Alexandre a été diplômé de l’EEIGM en 2020.
Interview réalisée dans le cadre du Projet Développement de l’École “Suivi des ingénieurs EEIGM”, au sein duquel s’investissent Chloé Gothier, Aurore Siegel, Agathe Thiry et Eléa Thomahsowski-Casile, étudiantes en 3e année, tutorées par le Professeur Isabelle Royaud.
Peux-tu nous rappeler ton parcours d’étude ?
J’ai intégré l’EEIGM en 3A après 2 ans de classe prépa INP à Grenoble. Après 1 an et demi à Nancy, j’ai passé mon semestre d’études à l’étranger à Luleå. À la place du stage recherche et du stage entreprise de fin d’étude, j’ai réalisé ma 5A et 6A en tant que double-diplôme à l’Université de technologie de Kyūshū au Japon.
Peux-tu nous présenter l’Université de technologie de Kyūshū ?
Kyutech est une université publique japonaise, située à Kitakyūshū dans la préfecture de Fukuoka au sud du Japon. Elle possède notamment un partenariat avec l’Université de Lorraine et d’autres universités et écoles d’ingénieur en France. Elle est divisée en 3 campus : celui de Tobata, Wakamatsu et Iizuka. Respectivement spécialisés en ingénierie, biomédical et les sciences informatiques.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire ce double-diplôme ?
J’ai longtemps hésité entre ça et le partenariat avec l’ESA car j’avais envie de quelque chose qui sorte de l’ordinaire et d’avoir un parcours unique. C’était aussi l’occasion d’aller hors d’Europe pour la première fois et d’être dépaysé.
En combien de temps as-tu décroché ton premier emploi et est-ce toujours le même ?
J’ai décroché mon premier emploi 1 an avant d’avoir mon diplôme, je n’ai pas changé de travail depuis. Au Japon, il est coutume de rester dans la même entreprise toute sa vie sauf s’il y a des changements inévitables.
Peux-tu nous présenter l’entreprise pour laquelle tu travailles et ton poste actuel ?
Je travaille pour Seinan Corporation dont le siège social se trouve à Hirosaki dans la région d’Aomori au nord du Japon. Elle est spécialisée dans le recyclage de déchets industriels de tous types de matériaux. Je suis Ingénieur Procédés et mon travail consiste à superviser l’ensemble des machines de l’entreprise, de leur installation à la maintenance en intervenant en cas de panne et à établir le contact avec nos fournisseurs européens (Allemagne, Danemark).
As-tu eu des cours de japonais dispensé à l’université ?
L’université en offre aux étudiants étrangers environ 3h/semaine et ils permettent d’acquérir des bases de grammaire et d’apprendre des phrases type de la vie quotidienne. Cependant, la meilleure façon d’apprendre cette langue est de discuter directement avec les Japonais.
Quels sont les différents cours sur les matériaux proposés ?
Il est possible de suivre un parcours sur les matériaux dans l’aérospatial et les cours sont anglais. Sinon, on peut choisir les cours à la carte et suivre par exemple des cours de chimie, biomatériaux, … mais les cours peuvent être en japonais.
As-tu eu accès à une bourse d’étude et si oui laquelle ?
Oui, j’ai obtenu une bourse AMOBUL pendant 1 an de l’Université de Lorraine. Je conseille aux étudiants d’y chercher un travail à temps partiel car c’est une bonne occasion de pouvoir s’immerger dans la culture du pays et d’en apprendre la langue. Par exemple, j’ai donné des cours du soir de français à l’université.
Comment s’est passé la recherche de logement durant tes études ?
J’ai d’abord habité dans une résidence la « International House » pendant 6 mois et après dans une autre résidence étudiante (le GCC) où il est possible d’y rester pendant 2 ans. Les loyers s’élevaient entre 50 et 200 €/mois.
Qu’est-ce que ça fait d’avoir une formation centrée sur la recherche ?
La recherche en laboratoire m’a permis d’acquérir énormément d’expériences. On travaille sur un sujet de recherche comme pour une thèse de master pendant 2 ans. Le mien était « Les mécanismes de dégradation du PEEK par UV dans les conditions de l’espace ».
Qu’est-ce que tu avais le moins anticipé ?
Sans hésiter, le coronavirus car il m’a empêché de réaliser beaucoup de projets.
Quel conseil donnerais-tu à des étudiants souhaitant faire ce double-diplôme ?
Je leur conseillerais de ne pas craindre de partir loin car l’étranger offre énormément d’opportunités et de nouvelles expériences lorsqu’on les cherche. C’est une expérience pleine de défis. Quitte à partir, autant y aller à fond et en profiter au maximum.