Interview réalisée dans le cadre du Projet Développement de l’École “Suivi des ingénieurs EEIGM”, au sein duquel s’investissent Chloé Gothier, Aurore Siegel, Agathe Thiry et Eléa Thomahsowski—Casile, étudiantes en 3e année, tutorées par le Pr. Isabelle Royaud.
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Corentin Spalletti et je suis issu de la promotion 2018. J’ai intégré l’EEIGM dès la première année pour le cycle préparatoire intégré. J’étais débutant en espagnol et en allemand car j’étudiais l’italien et l’anglais au lycée, mais il a été assez simple pour moi d’apprendre l’espagnol car cette langue se rapprochait beaucoup de l’italien. Je suis parti à Barcelone pour le semestre ERASMUS, puis j’ai effectué mon stage de recherche à Nancy à l’Institut Jean Lamour et enfin mon stage de fin d’étude s’est passé chez CERATIZIT au Luxembourg où j’ai pu travailler sur un projet visant à trouver une alternative à l’utilisation de cobalt sur les dents de scie par exemple.
Quel a été ton premier poste ?
Je n’ai pas travaillé en tant qu’ingénieur matériaux directement, mais en tant qu’ingénieur de recherche de formation. J’ai eu un contrat de 2 ans avec l’EEIGM où mon but était de trouver comment moderniser la formation. J’ai notamment contribué à la mise en place des nouvelles options en 3e année (« Matériaux pour la santé », « Matériaux pour les mobilités » et « Matériaux pour l’énergie ») qui avait pour objectif de rendre les matériaux plus attractifs pour les futurs élèves.
Ces 2 années passées dans l’école m’ont permis de me rendre compte que les matériaux reposaient beaucoup sur la théorie. J’ai fait ensuite une pause dans ma carrière professionnelle pour essayer de comprendre ce qui me plaisait vraiment.
À la suite de cette réflexion, quelles ont été tes décisions et tes choix professionnels ?
J’ai réalisé que je souhaitais exercer un métier polyvalent, en relation avec les autres et travailler sur des produits concrets pour pouvoir voir les résultats de mes travaux.
J’ai donc contacté un ancien camarade de promotion qui travaillait en tant qu’ingénieur packaging. Il m’a expliqué que son travail consistait à collaborer avec les équipes de marketing, d’achat et de production pour concevoir et produire des emballages. Ce que j’ai trouvé intéressant dans ce domaine, c’est que les campagnes de développement durent généralement entre un et deux ans, ce qui signifiait que j’aurais la possibilité de voir le produit sur lequel je travaillais prendre forme.
Par la suite, j’ai commencé à postuler pour des postes d’ingénieur packaging, mais j’ai malheureusement essuyé plusieurs refus car je n’avais pas le bon profil. J’ai alors décidé de poursuivre mes études en alternance pour me spécialiser dans le packaging. J’ai donc intégré l’école ESEPAC en alternance pour me former et acquérir les compétences nécessaires dans ce domaine, tout en travaillant et en percevant un salaire.
En septembre 2021, j’ai été embauché chez Guerlain pour un contrat en alternance, où je travaille sur le développement de packaging pour les produits de beauté. En tant que chef de projet, mon travail consiste à être responsable de tout type de produit, du parfum aux soins et au maquillage. C’est un travail passionnant qui allie des compétences en matière de matériaux, de décoration et de technicité. J’ai la responsabilité de développer des emballages innovants et fonctionnels, tout en respectant les exigences en termes de coûts et de délais.
Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est de voir les produits que nous avons développés sortir sur le marché et de constater que les consommateurs les apprécient. C’est une expérience incroyable de voir les résultats concrets de ses efforts et de pour voir être fier de ce que l’on a accompli.
Que t’a apporté l’EEIGM et quel conseil donnerais-tu aux élèves actuels de l’EEIGM ?
L’EEIGM m’a apporté de nombreuses connaissances techniques sur les matériaux mais m’a aussi permis de voyager, de rencontrer des personnes avec qui je suis encore en contact aujourd’hui et bien sûr d’apprendre différentes langues qui me servent aujourd’hui.
Mon principal conseil aux élèves actuels de l’EEIGM serait de ne pas avoir peur de sortir de leur zone de confort et de saisir les opportunités, même si cela implique de partir de zéro. Il ne faut pas hésiter à faire des sacrifices personnels, tels que quitter sa famille et ses amis, pour poursuivre sa passion professionnelle.